Ivone Lara Da Costa, plus connue sous le nom de Dona Ivone Lara est née à Botafogo, dans l’état de Rio de Janeiro, au Brésil. Fille d’un chanteur traditionnel, elle commence à composer des chansons dès l’âge de 12 ans. Un de ses premiers morceaux est le refrain d’une chanson de samba intitulée « Tiê-tiê » (à cause d’un oiseau qu’elle aimait beaucoup). Elle étudie à « Orsina da Fonseca », une école du comté, d’où elle sort diplômée à l’âge de 17 ans. A la mort de ses parents, elle déménage chez son oncle, musicien, Dionisio Bento da Silva et apprend à jouer du « cavaquinho » (sorte de petite guitare à quatre cordes). En octobre 1947, elle part pour Madureira (une banlieue de Rio de Janeiro) et commence à fréquenter une école de samba aujourd’hui disparue (Prazer da Serrinha). Pendant cette période, elle se met à composer, mais ses créations sont présentées au petit monde de la samba comme étant celles de l’un de ses cousins, Mestre Fuleiro, également compositeur. Il y avait à cette époque encore beaucoup de préjugés sexistes et une femme ne pouvait pas être acceptée comme compositeur par la communauté.
En 1947, Dona Ivone épouse Oscar Costa, le fils du président de l’école de samba de Prazer da Serrinha, et compose une samba (“Nasci para sofrer”), qui est choisie par l’école cette même année pour le défilé du carnaval. Cette première école de samba disparait ensuite et Ivone se tourne alors, vers une autre, appelée G.R.E.S. Imperio Serrano, formée en 1947 par un groupe de dissidents de Prazer da Serrinha.
Ivone continue à composer, et connaît un immense succès avec la chanson “Não me perguntes mais”. En 1965, sa samba intitulée « Os cincos Bailes Tradicionais da Historia do Rio » (interprété d’abord par Silas de Oliveira et Bacalhau) se classe à la quatrième place du défilé des écoles de samba; plus tard, en 1974, Dona Ivone la remettra au goût du jour.
Dona Ivone est la première femme à avoir écrit un morceau de samba; elle a aussi participé au célèbre “rodas de samba” (rassemblement des écoles de samba) au Teatro Opinião, à Rio de Janeiro. Elle est la marraine d’un groupe de compositeurs de l’école de samba Imperio Serrano et depuis 1968 défile en tant que membre du groupe des Baianas de cette même école.
L’année 1970 a été, sans aucun doute, d’une grande importance pour elle, en tant qu’interprète et compositrice, car c’est l’année où elle sort son premier album « Sambão 70 » produit par Sargenteli et Adelson Alves sous le label Copacabana. Elle a, depuis, enregistré pour différents labels, Odeon, Copacabana, Warner, Som Livre et RGE.
Ses compositions ont été interprétées par de grands chanteurs brésiliens: En 1974, Christina Buarque de Hollanda reprend les chansons « Agradeço a Deus » et « Confesso »; « Sonho Meu », enregistrée par Gal Costa et Maria Betânia, est élue chanson de l’année 1978. Gilberto Gil, Maria Bethânia et Caetano Veloso reprennent « Alguém me avisou », et Roberto Ribeiro « Acreditar ».
Pour commémorer ses 50 années de vie artistique dédiées à la samba, le CD « Bodas de Ouro » est publié en 1997 par Sony Music, avec la participation de nombreux invités tels que Gilberto Gil, Beth Carvalho, Djavan, Zeca Pagodinho, Martinho da Villa, Almir Guineto, Araketu, Danilo Caymmi, Adryana Ribeiro, Isabel Filardis et Toni Garrido, Ataulpho Alves Jr. et Netinho (le chanteur de Negritude Jr.). En octobre 99, Dona Ivone reçoit la médaille « Pedro Ernesto » des mains de Vereadora Batista à la mairie de Rio de Janeiro.
En 2001, Dona Ivone enregistre pour le label Lusafrica, l’album « Nasci pra sonhar e cantar » qui marque la consécration de sa carrière et fait l’unanimité de la critique et du public. En octobre 2004, à l’âge de 83 ans, Dona Ivone Lara revient avec un album, « Sempre a Cantar », enregistré à Rio de Janeiro au Studio Copacabana.